🧠 Rencontre avec Synaptix : quand les neurosciences éclairent l’hypersensibilité
Dans ce nouvel épisode de Passages Insolites, j’ai eu le plaisir d’accueillir Synaptix, une passionnée de neurosciences qui partage depuis quatre ans ses connaissances sur le fonctionnement du cerveau humain. Ancienne kinésithérapeute reconvertie en neuroscientifique, Tiffany (son vrai prénom) nous emmène dans un voyage fascinant au cœur de notre cerveau, avec une approche à la fois scientifique et accessible.
« Quand on comprend les choses, après, on est plus équipé pour prendre des décisions pour soi-même. »
Cette conversation est une mine d’or pour toi si tu t’intéresses à la façon dont ton cerveau façonne ta réalité, et particulièrement si tu es hypersensible et cherches à mieux comprendre ton fonctionnement neuronal.
La plasticité neuronale : ton cerveau est capable de changer à tout âge
L’un des concepts fondamentaux abordés dans cet épisode est celui de la plasticité neuronale. Contrairement aux croyances d’il y a 60 ans, ton cerveau n’est pas figé après l’enfance ou l’adolescence. Comme l’explique Synaptix :
« Notre cerveau est plastique jusqu’à la fin de notre vie. Même à 100 ans, on peut apprendre une nouvelle langue, on peut apprendre à jouer du piano. »
Cette capacité d’adaptation est essentielle pour comprendre comment tu peux :
- Modifier ton image de toi
- Créer de nouvelles habitudes
- Développer une perception plus bienveillante du monde
- Renforcer certains circuits neuronaux par la répétition
À 25 ans seulement : la maturation complète du cerveau
Une révélation surprenante dans cette conversation : ton cerveau n’atteint sa pleine maturité qu’à l’âge de 25 ans environ. C’est particulièrement vrai pour le cortex préfrontal, responsable de :
- La prise de décision
- La planification
- La régulation des émotions
- Le contrôle de tes comportements
Cette information est cruciale pour comprendre pourquoi les adolescents et jeunes adultes peuvent avoir des difficultés à gérer leurs émotions ou à prendre certaines décisions. Elle explique aussi pourquoi notre véritable construction identitaire commence réellement à l’âge adulte.
Hypersensibilité : un fonctionnement cérébral différent, pas une maladie
L’hypersensibilité, sujet que j’explore dans mon livre Mon Hypersensibilité, Une Force Insoupçonnée, trouve un éclairage scientifique dans les propos de Synaptix. L’hypersensibilité ne serait pas liée à une différence structurelle du cerveau, mais plutôt à une différence de fonctionnement :
« Structurellement parlant, il n’y a pas de modification. Il pourrait avoir une composante génétique de l’hypersensibilité qui fait que le développement de la connectivité, la manière dont les neurones parlent entre eux et aussi du seuil de sensibilité des neurones peut être affecté. »
Synaptix fait également une distinction intéressante entre :
- Les personnes naturellement hypersensibles (avec une possible composante génétique)
- Les personnes qui développent une hypersensibilité due à l’environnement moderne (écrans, multitâche, stress chronique)
La réalité n’existe pas : comment ton cerveau filtre le monde
Un des passages les plus fascinants de l’épisode concerne la façon dont ton cerveau filtre la réalité. Synaptix nous explique le rôle du thalamus, véritable « douane » des informations sensorielles :
« Le thalamus, c’est vraiment la porte d’entrée des informations sensorielles de notre environnement avant qu’elles arrivent à notre cortex. Notre thalamus filtre les informations. Toutes les informations n’arrivent pas à notre cortex, parce que si toutes les informations arrivaient, on serait surchargés mentalement. »
Ce filtrage explique pourquoi deux personnes peuvent percevoir une même situation de façon radicalement différente. Ton cerveau sélectionne ce qui est important pour toi, en fonction de :
- Tes expériences passées
- Tes émotions actuelles
- Tes centres d’intérêt
- Ton état de stress
L’hypervigilance et l’hypersensibilité : des mécanismes liés
Synaptix établit un parallèle éclairant entre l’hypervigilance (souvent liée à un traumatisme ou un stress chronique) et l’hypersensibilité. Dans les deux cas, les filtres cérébraux sont moins efficaces :
« Quand on a peur, on recherche des indices partout pour savoir où est le danger et on devient en état d’hypervigilance. On baisse un peu nos capacités de filtres pour être sûr de bien analyser toute la situation. »
Cette baisse des filtres conduit à une surcharge cognitive qui peut engendrer :
- Une fatigue mentale intense
- Des douleurs physiques (migraines)
- Une sensibilité accrue aux stimuli (sons, lumières)
- Des difficultés de concentration
Notre monde moderne : une fabrique d’hypersensibilité ?
L’un des points les plus percutants de cette conversation est l’hypothèse que notre société actuelle favorise l’hypersensibilité, même chez les personnes qui n’y seraient pas génétiquement prédisposées :
« Notre société crée plus de personnes hypersensibles qui ne sont pas forcément en lien avec une structure cérébrale qui est propice à l’hypersensibilité. »
Les facteurs environnementaux pointés du doigt sont :
- L’omniprésence des écrans
- La pratique constante du multitâche
- L’absence de véritables pauses pour le cerveau
- L’anxiété chronique générée par notre environnement informationnel
La pause : le remède négligé pour ton cerveau surchargé
Synaptix partage une prise de conscience personnelle qui résonnera probablement chez toi :
« Je me suis rendue compte que dans ma journée, je n’ai pas de moments de pauses pour mon cerveau. Soit je suis au travail, soit je suis à la maison et je fais 1000 trucs, j’ai des notifications qui arrivent sur mon téléphone. »
Cette absence de pause véritable pour ton cerveau a des conséquences concrètes :
- Abaissement du seuil de tolérance aux stimuli
- Difficultés de sommeil
- Épuisement mental
- Augmentation de la sensibilité émotionnelle
La solution ? Réapprendre à faire de vraies pauses – sans écran, sans musique, sans stimulation constante – même si cela peut être inconfortable au début.
Conclusion : comprendre pour transformer
Notre conversation avec Synaptix se termine sur une note d’espoir : comprendre le fonctionnement de ton cerveau te donne le pouvoir de le transformer.
« Plus on va se comprendre, plus on va être en capacité de se transformer là où on a envie de se transformer et donc du coup de moins subir. »
Cette compréhension te permet également d’être plus indulgent envers toi-même et de mieux comprendre les autres, améliorant ainsi toutes tes relations.
Pour plonger plus profondément dans ce sujet fascinant, je t’invite à écouter l’intégralité de cet épisode et à découvrir mon livre Mon Hypersensibilité, Une Force Insoupçonnée, qui explore les outils pratiques pour transformer ta sensibilité en force.
Suis également le parcours inspirant de Synaptix sur Instagram pour continuer à explorer les mystères de ton cerveau.