Comment se préparer à mener des conversations difficiles ?

Accepter sa vulnérabilité, c’est aussi avouer que tu n’aimes pas les conversations difficiles, voire que tu mets toutes les stratégies en place pour les éviter. Et si elles sont compliquées à exprimer, c’est le signe qu’elles sont importantes pour toi… sinon elles ne feraient pas partie d’un autre registre. Puisque personne n’y échappe, autant savoir les gérer. Pour les mener à bien, tu as besoin de t’y préparer. Tisser ce fil d’Ariane avec la connaissance de soi, tes objectifs et tes motivations, t’aide à clarifier ton message malgré la charge émotionnelle. Cette série de questions, avant et après, changent ta perception de cet exercice pour l’instant acrobatique.

Le contexte et les raisons qui rendent les conversations difficiles

L’automne est une phase de transition. Tu laisses derrière toi la douceur de l’été pour reprendre ton rythme au moins normal, parfois infernal. La météo plus morose influence ton humeur. Ta fatigue accentue ton agacement et ta patience diminue l’intensité de ta vie de femme entrepreneure. Résultat ? Tu ressens le besoin d’aller à l’essentiel et tu adoptes une position directe, et parfois abrupte pour dire ou décider, trancher ou refuser, décaler un projet ou exprimer une déception.

C’est à ce moment où tu as à appréhender une conversation difficile. Ce point crucial, voire bloquant, intervient dans tous les espaces de vie : travail, famille, couple, et même avec des inconnus. Le nerf de la guerre de ce type de discussions tient du ressenti et de ton anticipation anxieuse. En effet, c’est « dire quelque chose à l’autre, en anticipant que lui se sentira blessé, vexé, irrité, peiné ». 

Cette qualification de l’ordre des émotions aboutit à deux cas possibles. Dans la version où tu y vas à reculons, ton cerveau pourri développe toutes les stratégies d’évitement et le stress provoque des maladresses. Dans la version plus tonique, le mode se veut plus viril et franc, faute de patience.

Pourtant, ces échanges que tu considères pour l’instant compliqués, améliorent la qualité de tes relations aux autres. Et pour ce faire, l’authenticité est indispensable, alors que l’improvisation reste une mauvaise carte à jouer. Te préparer et préparer cette discussion, voici ton véritable atout. Cette double préparation s’axe sur ce que tu veux dire et comment tu veux te sentir. 

Adepte des rythmes ternaires, je t’offre cette formule express en 3 étapes pour mieux appréhender tes conversations difficiles :

1. se préparer sur le fonds et la forme ;
2. savoir comment terminer ;
3. dire les choses clairement et simplement.

Chacune de ces phases est riche d’enseignements.

→ Pour un shoot de compréhension sur la gestion d’une conversation difficile, écoute les 3 techniques développées dans l’épisode court n° 8

La connexion à soi pendant l’étape de la préparation pour les conversations difficiles

En général, cette étape est sous-estimée, voire occultée. Même si cette phase de préparation est centrée sur toi, retiens-bien qu’elle se déroule entre deux individus. Chaque être humain étant unique, aucune chance d’appliquer un copier-coller en un clic ! Se préparer à une conversation difficile est une discipline excluant toute forme de routine ! 

La connaissance de soi est ton atout :

• Ton honnêteté à délimiter ta zone de confort permet d’anticiper les ressentis et les situations inconfortables. 
• Ton authenticité t’aide à te projeter par rapport à ton image de soi. 

Cette analyse de soi débusque tous les comportements parasites. Péchés d’orgueil et aveux de faiblesse pour faire bonne figure, interfèrent dans les échanges. Donc qualifier ce lien avec qui tu es, participe à garder ton intégrité et ton rôle social.

Toute cette réflexion te focalise sur ton objectif, tout en anticipant les interactions sur la relation à l’autre. Se poser pendant cette phase de préparation se décompose ainsi :

• énoncer tes idées
• clarifier ton esprit
• identifier tes émotions

Ce processus inclut également le choix de mots, ou plutôt de tes mots, pour qualifier tes sentiments. Ce choix d’un vocable a une influence sur le ton, la tonalité et l’ambiance que tu veux donner à cet échange. Ton lexique sert à passer ton message, donc reste claire et factuelle. Par conséquent, évite d’édulcorer pour garder cette image de perfection, grand perturbateur de l’authenticité.

→ Découvre Céline et son approche de la connaissance de soi par le corps

La définition de tes objectifs et tes motivations pour ces conversations difficiles

Toute préparation nécessite un plan. Je te parle d’un fil d’Ariane plutôt que d’un cadre rigide. Après cette connexion à soi qui t’aura apporté de la matière, qualifie tes objectifs : est-ce pour réparer une injustice, donner une mauvaise nouvelle, rétablir une vérité ? En parallèle, sois clair sur tes motivations. Souhaites-tu convaincre, culpabiliser, énergiser ?

Limiter ses objectifs est important pour que l’autre comprenne ton propos en valeur absolue. Cette indication sous-entend que l’adhésion de ton interlocuteur n’est pas immédiate ni de facto.

Ce fil d’Ariane tissé avec tes objectifs et tes motivations t’aide à :

• te raccrocher à ton intention quand les émotions t’emportent ;
• te fournir les éléments du pourquoi, ce moteur pour te donner du courage.

Souviens-toi aussi que ton cerveau pourri angoisse à l’idée que tu te mettes en danger. Cette phase est là pour préparer le fond et la forme, et faire taire ainsi la petite voix dans ta tête. Choisir le cadre et le lieu a aussi son importance.

Les réactions à chaud nuisent à la qualité de l’échange ; le stress rend la communication beaucoup moins fluide. Alors « Réfléchis à tous les scénarios possibles, sans t’enfermer dans un schéma. » 

Certes, préparer le contenu de ton discours ainsi que la manière de le présenter paraît évident dans cette démarche. Ce qui l’est moins, c’est de soigner sa sortie ! Je te parle de prévoir la fin de cette conversation difficile. Cet épilogue programmé induit que tu sais là où tu veux aller. Elle se matérialise par une série de questions :

• Quels sentiments souhaites-tu que toi et l’autre ressentiez ?
• À quelle conclusion veux-tu parvenir : avoir une réponse, trouver une solution, délivrer ton message, initier un nouveau point de départ pour d’autres échanges ?

→ Un autre éclairage sur ce sujet : Pour apprendre à dire non pour se dire oui

L’astuce de psy : la position Méta pendant l’échange des discussions difficiles

Un dernier conseil, et c’est mon conseil de psy. Pendant cette période de préparation avant le passage à l’action, il est important que tu gardes cette position, dite position méta, tout au long de cette interaction. Elle se définit comme suit : 

« Être pleinement présent dans la discussion, tout en ayant le recul minimum et nécessaire, sur ce qui se passe chez toi »

Tes objectifs posés au préalable contribuent à la fluidité de ton message ; ton fil d’Ariane évite de te perdre, de contourner, de tourner autour du pot. Aussi, pour que cet échange reste constructif, garde en tête ce mantra : « Je l’écoute et je m’écoute ». Cette position, apparemment égocentrée, de rester attentive à tes pensées et à tes émotions diffère d’un manque d’empathie, de compassion ou d’intelligence émotionnelle. Voir, sentir et observer apportent de la clarté dans tes sentiments.

Les réactions et non-réactions jalonnent les discussions et donnent du sens sur le cheminement de l’autre par rapport à ton message. La communication non-verbale est donc une source d’informations à stocker pour la suite de l’entretien. Dans ce même registre, pense à instaurer des pauses par des silences et des respirations.

Un dialogue se construit sur un échange d’idées où chacun a son point de vue. Ce n’est pas un bras de fer. Dans cette logique d’établir des temps d’arrêts, une question telle « Tu en penses quoi ? Est-ce que je me trompe ? » permet de t’assurer que l’autre est toujours en phase dans ta démonstration.

Puisque tu as préparé ta sortie en amont, conclure est une autre opportunité de rester en phase avec ton objectif initial. Tu bannis les excuses puisque tu as fait le choix d’être authentique. L’important est de te sentir en phase avec toi. Cet épilogue reste si besoin ouvert pour décider de :

• soit se laisser du temps pour infuser (toi et l’autre) 
• soit aboutir à un compromis, à condition qu’il soit bénéfique aux deux parties.

J’ai conscience que toutes ces informations sont conséquentes à digérer. La connaissance de soi facilite cette phase de préparation ; la position méta est une aide à cette écoute active, voire proactive. Plusieurs itérations sont nécessaires pour te sentir à l’aise à mener ces discussions chargées d’émotions. Alors sois indulgente avec toi si tu te sens patraque. Prends du temps également pour analyser tes ressentis, cette réflexion aide à gagner en confiance. Je te le dis par expérience, c’est plus impressionnant avant, que pendant et après. Ces conversations difficiles sont des passages parfois insolites, mais constructifs pour changer ton mindset au féminin.

Les conversations difficiles sont source de blocages. Si tu te sens bloquée ou perdue, que tu as besoin d’un coup de pouce pour réussir à passer ce cap, n’hésite pas à consulter mes offres d’accompagnement ou contacte-moi à benedicte@passages-insolites.com