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Pourquoi les changements changent tout et ne changent rien ?

Un changement, minime ou grand, peut tout changer et ne rien changer. Certaines transformations ont ce pouvoir de changer des choses dans nos vies. Mais elles peuvent également nous laisser un sentiment évident de permanence. Ces changements peuvent être :

  • Physiques (perte de poids ou coupe de cheveux par exemple), 
  • Relatifs à la structure familiale (mariage ou divorce), 
  • Professionnels (changement de poste, virage dans sa carrière, chômage). 

Ils nous font sentir, par les regards extérieurs et même celui que nous nous posons sur nous-mêmes, définitivement changés et différents.

Devant la somme d’énergie et d’efforts que nous dépensons pour mettre en place un changement dans notre vie ou pour nous y adapter, nous pourrions nous demander : à quoi bon changer puisqu’une part de moi ne change pas ou ne perçoit pas cette différence ? Pourquoi un changement change tout et ne change rien ?

Je te partage mon expérience du changement

Il y a plusieurs années, toute jeune maman, des amis m’ont demandé ce que la naissance de mon premier enfant changeait dans ma vie. Je me souviens encore leur avoir répondu : tout et rien. Cette réponse et ce moment sont restés gravés dans ma tête. “Cela change tout et ne change rien” est une réponse spontanée assez déconcertante. Même si elle semblait évidente, elle était tout de même perturbante. 

Nous avons marqué un temps de pause et je me suis moi-même arrêtée. J’ai rembobiné la phrase pour mieux appréhender et comprendre ce que je venais de dire. L’évidence et le côté étrange de cette phrase ont fait que j’avais besoin de me l’expliquer. Elle m’a étonné et rassuré en même temps. Je voulais donc chercher et réfléchir un peu plus sur l’ambivalence du changement. 

Qu’est-ce qu’un enfant a changé dans ma vie ?

Mon quotidien me demandait plus d’anticipation et d’organisation. J’avais un nouveau statut, celui de maman. Un nouveau rôle, une nouvelle image dans la société, une nouvelle responsabilité. J’avais créé un lien, subtilement différent, avec les autres membres de ma famille en tant que maman. Ce qui pouvait faire évoluer, de manière plus ou moins perceptible, les perceptives et les rapports entre nous, en les élargissant ou parfois même en les restreignant. Je m’intéressais également à découvrir des choses qui ne m’avaient jusque là jamais préoccupées ou traversées l’esprit. Ces choses relatives à tous ces petits détails de la vie de parent qui peuvent nous empoisonner l’existence autant que la rendre particulièrement émerveillée. 

Mon mode de consommation avait lui aussi évolué. Couches, lait en poudre, bodies, je suis passée dans des rayons que je n’avais même pas remarqués quelques années auparavant. Mon corps a changé et j’ai souvent troqué mes talons contre des baskets.

J’ai également élargi mon cercle de connaissances et mon cercle social à travers les rencontres faites à la crèche ou à l’école maternelle. 

Tu as compris, je suis allée chercher à objectiver des éléments concrets qui avaient effectivement fait changer ma vie pour les matérialiser et comprendre réellement là où s’étaient opérés les changements. 

Certains changements ont été assez évidents aussi bien pour moi que pour les autres. Pourtant, en moi, persistait cette idée que d’autres choses n’avaient absolument pas bougé. 

Qu’est-ce qui n’avait pas changé ?

Après cette pause, j’ai repris le chemin du travail et mon quotidien rythmé avec mes levés à la même heure. J’ai repris mes journées de travail, mes retours à la maison. 

J’habitais au même endroit et ma routine hebdomadaire était la même (courses, sport). J’étais toujours mariée. J’ai continué de sortir, après avoir trouvé une baby-sitter évidemment. J’ai continué à voyager. J’avais les mêmes amis. J’ai progressivement retrouvé mon corps d’avant grossesse. Mon avis sur moi n’a globalement pas changé. J’avais les mêmes pensées positives ou négatives vis-à-vis de moi. 

La seule chose qui avait évolué était les dimensions dans lesquelles je pouvais avoir ces pensées. J’ai ajouté la dimension de parent donc je pouvais avoir des pensées positives ou négatives en plus concernant cette sphère. 

Quelle conclusion ai-je tiré ?

En résumé, j’ai fait le constat que la liste des choses qui avaient changé était assez équivalente en termes de nombre avec la liste des choses qui n’avaient pas changé. Quelque part, j’ai prouvé, de manière fort subjective puisqu’il s’agit de mon cas, qu’avoir un enfant change tout et ne change rien. Je n’ai pas dupliqué cette phrase à tous les changements de ma vie.

Cependant, lors de tous les changements que j’ai pu faire durant ces dernières années, j’ai remarqué que cette pensée, cette croyance, est revenue de façon bien plus régulière. 

Le changement dans mes autres sphères de vie

Cette phrase est à nouveau sortie lorsque je ne m’y attendais pas : lors du dernier cours de ma certification en tant que coach. 

Nous en avons profité pour faire un bilan de ce qu’il s’était passé pour nous, de ce que nous avions vécu et de ce que nous présagions de devenir. Lorsque j’ai dit que cette certification allait tout changer mais ne rien changer, les autres ont acquiescé. Je voulais donc savoir ce que cette phrase signifiait vraiment. 

Le changement était évident puisque nous avions passé 6 mois à vivre ensemble, à se coacher respectivement, à rentrer dans la vie des uns et des autres, à voir comment chacun fonctionnait et avait évolué. Nous étions tous d’accord sur cet aspect du changement. 

Il existe quelque chose d’assez universel dans le changement et dans la permanence de notre identité qui font que nous avons un rapport ambivalent envers nous-mêmes avec la perception du changement. 

Pourquoi le changement devient non changement ?

Une fois que le changement est intégré, ce n’est plus vraiment un changement puisque nous l’avons intégré en tant que nouvelle part de notre personnalité. 

Tant que notre esprit n’est pas réellement prêt à accepter les changements, nous ne les voyons pas. Nous ne les intégrons pas comme une nouvelle partie de nous. 

Une fois intégré, ce n’est plus une nouvelle partie de nous puisque nous sommes prêts à l’avoir intégré et nous la percevons comme une partie de nous. Notre esprit va chercher à faire des liens avec les autres parties de nous pour se rassurer et renforcer cette sensation de permanence. 

L’identité et la permanence de notre identité sont des choses dont nous avons besoin au quotidien pour se sentir équilibrées. Nous avons besoin d’un certain nombre de repères, d’éléments qui ne nous semblent pas changés. 

Pourtant, nous changeons en permanence. Le changement fait partie de notre vie, au quotidien. Nous ne nous en rendons pas forcément compte. Par exemple, les rides sur notre visage apparaissent doucement, progressivement. Cependant, le temps que nous en prenions conscience, elles sont déjà là. Elles font partie de nous, nous savons qu’elles sont qui nous sommes. 

Il en est de même pour les enfants. Il suffit de regarder des photos d’il y a 6 mois pour se rendre compte qu’un enfant a déjà changé. Ce processus est tellement intégré dans notre vie qu’une fois que nous en prenons conscience, les choses sont déjà faites. 

Tout change et rien ne change, voici la conclusion que j’en ai tirée. Il peut certainement y avoir des débats philosophiques mais j’avais envie de te donner mon avis sur cette phrase. 

Bien-sûr que certaines choses ont changé. J’ai également évolué. Je le vois et j’en suis consciente. Pour autant, je reste moi avec tout un tas de questions qui restent les mêmes, un tas de doutes qui restent les mêmes. La structure de ma personnalité est ainsi faite. 

Comment le fait que le changement change et ne change rien est-il possible ?

N’y a-t-il finalement pas une question de choix dans ces changements ? Concrètement, je crois que c’est quelque chose qui s’est construit dans le temps, qui a mis du temps à émerger, que j’ai dû réfléchir et creuser pour comprendre réellement cette notion de choix dans la question du changement.

Reprenons l’exemple de l’enfant. Au moment où j’ai décidé de construire une famille, j’ai décidé pleinement en toute conscience que cela ne viendrait pas modifier des choses essentielles de ma vie. 

Depuis toute petite, je me disais que je deviendrais maman car j’avais envie d’avoir des enfants. Mais j’avais aussi envie d’être une femme qui travaille et qui bâtit une carrière. Je construis cette vision depuis que je suis petite. Elle est donc tellement intégrée en moi que lorsque la question d’avoir des enfants une fois que j’étais mariée s’est posée, elle n’est jamais venue réinterroger cette partie de moi. 

J’aurais pu changer d’avis, c’est un fait. Mais cette idée était tellement ancrée dans la vision que je m’étais faite de ma vie que je n’avais pas envisagé de la remettre en question. 

En choisissant d’être une maman, tout en restant la femme active que j’étais avant d’être maman, j’avais fait le choix d’incarner un modèle de vie qui est le mien. En parallèle, j’ai aussi renoncé à d’autres choses. Mais en toute conscience et en l’acceptant. 

Cette question de choix est finalement fondamentale dans cette perception du changement et du non changement. Elle est venue rechercher ces éléments de moi qui étaient constitutifs et partie prenante de mes décisions. Je les ramenais progressivement dans la construction de cette nouvelle vie de maman et de ma vie de famille. 

Je suis restée la Bénédicte fidèle à sa croyance, à sa vision qu’on pouvait être une maman et une femme qui travaille de manière accomplie et épanouie. Ce choix fait des années auparavant est venu nourrir la notion de non changement. Il me convenait et me convient encore aujourd’hui. C’est pour cela qu’il est venu renforcer mon identité de qui je suis. 

Nous sommes toujours en capacité de faire des choix. Ils ne sont pas forcément simples, ils nous demandent parfois beaucoup de courage, de sortir de notre zone de confort. Mais quoiqu’il nous arrive dans la vie, quels que soient les changements que nous choisissons, nous avons toujours cette possibilité de déterminer ce que nous voulons en faire et comment nous le faisons. 

À partir du moment où nous prenons conscience que c’est bien ce que nous pensons de ce changement, qui nous permet d’avancer, de rester qui nous sommes ou de changer, c’est ce qui va se passer. Penser le changement amène le changement. Décider le changement amène le changement. Croire au changement amène le changement. Il s’agit d’un choix de penser que, quoi qu’il arrive, tout peut changer et ne rien changer.

 

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